Les étonnantes facultés de notre cerveau : les neurosciences
1/ La plasticité neuronale:
En matière de découverte, la plasticité neuronale est une grande avancée dans le monde des sciences car elle prouve que nous pouvons récupérer des fonctions du cerveau, en étant remplaçables par d'autres. « Une plasticité vertigineuse nous dit Patrice Van Eersel, autrement dit, l'engin cosmique que nous portons dans notre boite crânienne est habité de potentialités infiniment plus étonnantes que ce que nous avions pu imaginer. Cela ouvre des perspectives faramineuses, pour développer des capacités inconnues, mais aussi pour « réparer » tous ceux qui souffrent de troubles psychiques et neuronaux. »1
Cette plasticité ouvre la possibilité de comprendre que l'on peut garder un esprit élastique jusqu'à cent ans, et que cela dépendrait de deux données : notre goût pour les découvertes et notre capacité d'empathie.
« La tendance localiste a des fondements puissants. Nos réflexes les plus archaïques dépendent incontestablement de notre moelle épinière et de notre bulbe rachidien. Nos pulsions vitales sont régies par de petites structures enfouies au centre de notre crâne, familièrement regroupées sous le terme de « cerveau reptilien ». Nos émotions, elles, sont modulées par les structures intermédiaires, communes aux mammifères, que les neurologues regroupent sous le terme de « cerveau limbique ». Quant à notre énorme néo-cortex, il enveloppe le tout, il est clair que, sans lui, nous n'aurions aucune des capacités humaines : réflexion, langage, discernement. Cela est infiniment plus souple et adaptable et donne un nouveau souffle à notre connaissance et à nos thérapies. »1
Boris Cyrulnick explique à son tour que « sous l'influence d'émotions, d'images, de pensées, d'actions diverses, peuvent se produire différents phénomènes : de nouveaux neurones peuvent naître dans notre cerveau. Donner de l'affection à un enfant abandonné, ses connexions synaptiques pousseront comme du blé qu'on arrose. Lorsqu'un enfant est privé de sécurité, il interprète toute information comme une alerte. Il a peur de tout. »1
« Non seulement les chercheurs ont compris la résilience en terme neuronale mais que l'absence de stimulations provoquait également un déficit neuronal. Des chercheurs, images à l'appui, ont trouvé que les enfants, après une année passée dans une famille d'accueil, sous l'effet d'une vie normale, où on lui parlait, le touchait, lui témoignait de l'affection, ces enfants avaient leur cerveaux qui se modifiaient. Certains ont dit : « leur cortex s'est regonflé ». C'était une façon familière de dire que l'atrophie cérébrale avait disparu. »1
La très bonne nouvelle, c'est que rien n'est définitif et que la personne traumatisée par une enfance douloureuse peut avoir des neurones qui repoussent quand on lui donne de l'amour d'après les neurosciences. Je rajouterai que quand on revient sur l'âge du traumatisme et que l'on y « distille » un autre ressenti qu'un sentiment d'impuissance ou de dévalorisation, on contribue grandement au mieux-être de la personne.
Les vrais dégâts dans l'enfance ne se situent pas forcément lors d'évènements traumatisants.
Cela pourrait passer pour anodin mais l'enfance avec des parents absents, les disputes entre les parents au sein du foyer, des parents angoissés ou dépressifs, auront un impact considérable. C'est la toile de fond de l'enfance et elle sera tout aussi traumatisante qu'un évènement précis. C'est ici un travail profond qu'il faut opérer afin que la personne retrouve la confiance en la vie, qu'elle retrouve confiance en elle.
« Ce qui fait littéralement éclater les neurones des enfants malheureux, c'est bien plus souvent l'insidieuse répétition de la négligence affective que l'agression explicite. » dit Boris Cyrulnik.
Les traumatismes commencent avant la naissance, en kinésiologie on le sait car nous avons l'habitude de tester dans cet espace avant la naissance et des recherches confirment l'impact sur le développement du bébé d'un environnement difficile.
« Shaul Harel, à Tel-Aviv, a suivi cent soixante-dix femmes enceintes souffrant de syndrome psycho traumatique à cause d'un attentat. Les enfants sont nés deux fois plus petits que la moyenne et leurs cerveaux étaient de 24% inférieurs. La neuro-imagerie de ces bébés montrait des atrophies fronto-limbiques. Harel a donc trouvé dans les dernières semaines de la grossesse, où la mère avait été stressée, exactement ce que nous avions trouvé après la naissance. Et il a établi que si on donnait à ces enfants une base de sécurité, soit parce que sa mère allait mieux, soit parce que des professionnels leur organisaient une enveloppe sensorielle sécurisante, arrivés à l'âge de neuf ans, ils avaient pratiquement rattrapé la population générale ».1
2/ Notre cerveau est avant tout social !
Nos neurones ont besoin des autres pour fonctionner.
Comment observer les scènes de ménage et savoir ce que nos neurones préfèrent : l'amour ou les disputes ? Pourquoi un baiser amoureux a des effets positifs profonds, alors qu'une dispute conjugale amoindrit le système immunitaire et que la fonction cardiaque entre en souffrance ? Les chercheurs ont testé pour nous. C'est tout à fait passionnant. « Les neuro psychiatres américains ont étudié beaucoup de couples, depuis l'amour fou jusqu'aux pires scènes de ménage. Observés sous le scanner de l'IRMf, la neuro-anatomie d'un baiser révèle que c'est la totalité des aires orbito-frontales des cortex préfontaux (COF) des deux amoureux qui se mettent en boucle. Quand on sait que le (COF) est une structure fondamentale du cerveau, qui assure une structure la jonction entre les centres émotionnels et les centres pensants, qu'elle relie, neurone par neurone, le néocortex au bulbe rachidien, on comprend mieux pourquoi la mise en résonance provoqué par un long baiser amoureux a des effets positifs profonds : baisse des taux de cortisol, indicateur du stress, et montée en flèche des anticorps, gardiens du système immunitaire. » 1
3/ Les neurones miroirs:
Les neurones miroirs sont une catégorie de neurones du cerveau qui présentent une activité aussi bien lorsqu'un individu (humain ou animal) exécute une action que lorsqu'il observe un autre individu (en particulier de son espèce) exécuter la même action, ou même lorsqu'il imagine une telle action, d'où le terme miroir. Il existe également des neurones échos.
En neurosciences cognitives, les neurones miroirs joueraient un rôle dans la cognition sociale, notamment dans l'apprentissage par imitation, mais aussi dans les processus affectifs, tels que l'empathie. Le professeur Ramachandran, une autorité dans le domaine, les appelle neurones empathiques.
Les neurones miroirs sont considérés comme une découverte majeure en neurosciences. Si, pour certains chercheurs, ils constituent un élément central de la cognition sociale (depuis le langage jusqu'à l'art, en passant par les émotions et la compréhension d'autrui), pour d'autres, ces conclusions restent très hypothétiques quant au rôle de ces neurones dans ces processus psychologiques.
Comment nous sommes en interaction constante avec les autres.
Nos neurones réagissent immédiatement et en permanence aux stimulis proposés par l'autre. En fait, nous attrapons les émotions des autres qu'elles soient positives ou négatives. Nous sommes en interaction permanente, neurologiquement avec les personnes que nous côtoyons. Il serait important de notifier que les personnes nocives pour nous, avec qui nous partageons un quotidien peuvent interférer profondément sur notre équilibre psychologique et énergétique.
« Le fait de pouvoir observer l'intérieur du cerveau d'un manipulateur ou d'un simulateur a tout changé : le manipulateur est un affamé de relations ! »1
Autrement dit, en langage énergétique, il se nourrit de l'énergie de la personne ou des personnes qu'il manipule. On le constate très souvent en séance, la personne qui vit avec un manipulateur se sent vide, totalement dévalorisée, et elle dit qu'elle ne sait plus ce qu'elle aime ni qui elle est.
« La preuve mathématique de l'utilité de l'altruisme n'en est pas moins passionnante. On a réussi à montrer que les relations harmonieuses, entre conjoints, entre enseignants et élèves ou entre soignés et soignants mettent tous les « chronomètres neuronaux » des protagonistes en phase, ce qui se solde pour eux par un meilleur métabolisme, un bien être accru, bref, un bonheur supérieur ».
Apparemment, si nous nous intéressons aux neurosciences et à leurs récentes découvertes, nous sommes conçus pour être une espèce altruiste. Nous sommes conçus pour aimer les autres.
« La plupart des chercheurs et praticiens qui travaillent actuellement sur ces questions aboutissent au constat que l'altruisme est un instinct. Le câblage de notre cerveau social nous relie tous au noyau de notre humanité commune : les neurones miroirs constituent une révolution dans notre conception même de la psyché et de la condition humaine. »1
Nous sommes conçus pour aimer et être aimé afin d'être en bonne santé, notre représentation du monde passe par les autres, nous sommes en interaction avec les autres en permanence avec nos neurones miroirs, nous disposons pour expérimenter la vie d'un corps et d'un esprit : de ressentis et de concepts. Qui dirige l'autre, y-a-t-il une prépondérance de l'un sur l'autre pour la science actuelle ?
4/ L'esprit et le corps fonctionnent de manière indissociable:
Antonio Damasio, directeur de l'institut pour l'étude neurologique de l'émotion et de la créativité à l'université de Californie Méridionale nous explique comment le corps fournit un contenu fondamental aux représentations mentales. Celui-ci constitue le cadre de référence de notre représentation du monde, de notre relation à ce dernier : les représentations fondamentales du corps en train d'agir forment un cadre spatial et temporel stable, sur lequel les autres représentations pourraient s'appuyer. Ainsi, le fait d'exister précéderait celui de penser, contrairement à ce qu'indique la pensée cartésienne. Antonio Damasio nous initie à l'importance des émotions dans la pensée et les prises de décisions dans ces ouvrages. 2
Nous le constatons dans notre métier de kinésiologue au quotidien. Tous les systèmes de fonctionnements interfèrent sur tout, le corps sur l'esprit et inversement jusqu'à créer des désordres de santé. Nos systèmes de croyances influencent notre perception corporelle et nos émotions impactent nos pensées. Qu'est ce qui permet le changement de nos fonctionnements compulsifs si ce n'est la conscience ? Y-a-t-il plusieurs sens à donner au mot conscience ?
La conscience n'existerait que chez les primates ayant un système nerveux très développé et elle apparaîtrait progressivement dans l'enfance, consécutivement au développement des réseaux de neurones connectant entre elles les régions les plus complexes du cerveau (aires associatives polymodales). Sous toutes réserves, la fonction de la conscience serait le contrôle supérieur des activités cérébrales les plus complexes.
Néanmoins, en ce début du XXIe siècle, s'il n'existe pas encore d'explication complète de la conscience, les neurosciences commencent à décrypter le support biologique du phénomène de l'esprit, en particulier avec Antonio Damasio, qui montre dans son livre L'erreur de Descartes, que l'esprit et le corps fonctionnent de manière indissociable. 2
Antonio Damasio, dans sa démonstration en précisant comment le corps fournit un contenu fondamental aux représentations mentales explique que celui-ci constitue le cadre de référence de notre représentation du monde, de notre relation à ce dernier : les représentations fondamentales du corps en train d'agir forment un cadre spatial et temporel stable, sur lequel les autres représentations pourraient s'appuyer. Ainsi, le fait d'exister précéderait celui de penser, contrairement à ce qu'indique la pensée cartésienne. 2
5/ La kinésiologie, une vision holistique du vivant:
Je cite John Thie à propos du docteur Charles Kreebs chercheur et professeur en biologie, qui préface son livre kinésiologie, une conception révolutionnaire éditée chez Résurgence, qui a la suite d'un grave accident de plongée découvre la kinésiologie. « Dans sa quête au sujet du miracle de sa guérison qui la conduisit à explorer les fonctions et les dysfonctions du cerveau humain et la manière de les influencer par les techniques de kinésiologie, il a apporté une réelle contribution aux sciences de l'apprentissage et de la guérison. »3
Charles Kreebs nous dit dans son livre : « Comme vous pouvez le remarquer par l'incroyable parcours de cet art de guérir, beaucoup d'autres types de kinésiologie ont été développés et le sont encore de par le monde. C'est une fantastique floraison de connaissances. Cette science, fruit d'un mariage sans équivalent entre les sciences ésotériques de l'Orient et la physiologie de l'Occident, en est maintenant au stade particulier de la fermentation. La kinésiologie permet l'accès au corps holographique, autrement dit au corps dans son ensemble : le mental, l'esprit, les émotions et l'être physique. Au fond, tous les royaumes de l'être qui peuvent avoir un impact sur notre santé. »3
Il est certain que la kinésiologie, avec le test musculaire comme outil de recherche, permet de tester dans différents domaines : structurel, émotionnel, énergétique et mental, et elle propose un travail au plus proche de la personne, puisque le kinésiologue a accès au subconscient ainsi, la récession d'âge permet d'être précis sur le temps de cristallisation de la mémoire d'une souffrance, d'une peur et d'une émotion, ou d'un problème énergétique.
Le fait de considérer la personne comme un tout indivisible, permet un travail en profondeur, les sciences actuelles ne font que nous conforter dans notre vision globale de l'individu : voir le vivant comme un tout interactif. Les neurones miroirs nous confirment que nous sommes des êtres extrêmement sociaux et que nous sommes modelés par l'extérieur de nous-même et cela depuis que nous sommes bébé : lieu d'apprentissage et lieu de mimétisme pour le meilleur et pour le pire. Enfin, l'amour guérit, mais cette fois-ci la science qui le dit et le prouve et il semble à la lumière des neurosciences qu'il est important que dans nos relations, les uns et les autres, nous nous considérions et nous nous écoutions avec bienveillance.
1. D'après le livre d'entretiens de Patrice Van Eersel avec la collaboration pour ce chapitre de Boris Cyrulnik. « Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner » aux éditions Albin Michel
2. D'après les livres d'Antonio Damasio "L'erreur de Descartes" et "Spinoza avait raison" aux éditions Odile Jacob
3. D'après le livre du Docteur Charles Kreebs "La kinésiologie, une conception révolutionnaire" aux éditions Résurgence